Vernissage avec l’artiste le mardi 16 avril à 18h30 !
L’APP’ART présente
REQUIEM POUR PIANOS
Du 15 au 27 avril 2024
Ouverture
du lundi au samedi de 14h30 à 18h30.
Romain Thiery, né en1988 est un auteur photographe et pianiste passionné français. Il réalise des œuvres photographiques témoignant de son double attachement au piano et à la photographie.
Romain Thiery s’est lancé dans un travail photographique à la quête des pianos oubliés. L’idée de sa démarche artistique est venue de son enfance. En effet, fils d’une photographe, Romain se souvient d’avoir suivi sa mère dans ses projets photographiques. De plus, il a commencé à apprendre le piano dès l’âge de cinq ans. Pianiste amateur comblé par Chopin, Satie ou Bach, c’est naturellement qu’il a décidé de lier ses deux passions dans un seul et même projet : Requiem pour pianos.
Il estime que le piano est profondément enraciné dans les profondeurs de notre culture, et il a cherché à explorer l’instrument sous un angle original. Depuis 2014, il a découvert plus d’une centaine de pianos abandonnés à travers le monde. Scènes dont il ne change jamais rien, laissant l’endroit tel quel. Cette recherche l’a amené à visiter l’Europe de l’Ouest, l’Europe de l’Est, ainsi que les États-Unis.
Ces dernières années, il a remporté de grands prix internationaux de photographie dans différents concours. Sa série a été présentée en Amérique, en Europe et en Asie. Ses photographies ont été exposées dans des galeries d’art à San Francisco, Paris, St Pétersbourg, Tokyo, Hambourg, Seoul, Lausanne, Madrid, Tel-Aviv et bien d’autres encore.
Les titres de presse les plus prestigieux ont déjà salué ou traité son travail dans leurs pages comme El Pais, Der Spiegel, The Guardian, Lonely Planet, Cultura Inquieta, Point de Vue, Esquire, Beijing news … et, lors de reportages TV à M6 (France), DW (Allemagne), Channel Cuatro (Espagne), TV5 Monde (France) et I24 News (France et Israel).
Que reste-t-il de leurs atours ? Marbres envolés, cheminées éventrées, tentures arrachées… Devant l’objectif de Romain Thiery, ces grandes maisons ont perdu de leur superbe. Pourtant, tapis dans l’ombre, d’étonnants monstres de bois et de fonte à la peau laquée y affichent leur sourire édenté aux reflets d’ivoire. Seuls témoins du lustre passé, ces pianos sont l’âme des lieux, objets trop lourds pour être déplacés, que traque sans relâche le photographe « même au milieu d’un espace dégradé, le piano ne cesse de conserver sa puissance. Il est là, il trône de toute sa noblesse. » La réalisation de cette série ne doit rien au hasard. Elle offre à Romain Thiery le privilège de conjuguer ses deux passions, l’image et la musique. Pianiste amateur comblé par Chopin, Bach, Beethoven ou Satie, il observe aussi sa mère, photographe, explorer le patrimoine du Périgord.
Le coup de foudre a lieu en 2008. Mère et fils découvrent un petit château du XIXe siècle. Au premier étage, il découvre un piano, au milieu d’une pièce entièrement dévastée. Les objets de valeur et matières nobles avaient déjà disparu. Romain tient son idée. Il se lance dans une quête à la recherche de ces géants muets. Il passe cinq années à tisser patiemment un réseau partout en Europe, étend ses ramifications dans les milieux de la musique, de l’immobilier, du patrimoine et des associations.
Son acharnement finit par payer. Depuis 2014, il a découvert plus de cent pianos, en autant de lieux à la foudroyante beauté. Scènes dont il ne change jamais rien, laissant l’endroit tel quel. Sa routine est désormais rodée. Il se glisse dans ces salles de bal, maisons de maître, manoirs ou châteaux alors qu’il fait encore nuit, pour saisir la lumière du matin. « Je reste un moment sur place pour capter la bonne lumière, celle qui mettra le mieux en valeur l’instrument. Puis j’essaie au moins de jouer sur les claviers, de les faire résonner lorsque c’est possible et d’enregistrer leurs sons », pour faire vibrer une dernière fois ces Steinway, Pleyel, Bechstein ou Erard gisant dans des états de délabrement variables. Puis, il relève le numéro de série du piano, lorsqu’il existe. Car Romain a mis sa singulière expertise au service de l’association Musique & Spoliations, fondée par Pascale Bernheim et Corinne Hershkovitch, qui s’est fixée pour mission de retrouver les instruments spoliés par le Sonderstab Music, le « Commando Musique », crée en août 1940 en France par le régime nazi. Les précieux renseignements collectés sont transmis à l’association qui croise ses références avec ses archives pour essayer de reconstituer l’histoire de l’instrument.
Depuis quelques années, Romain enregistre in situ, lorsque cela est possible, note par note, l’intégralité des sons des pianos qu’il découvre. Ils permettront de fabriquer une collection d’instruments virtuels qu’il rendra disponible au public en ligne et lors de ses expositions. Cette méthode lui permet de créer un modèle sonore réaliste, d’immortaliser le son de ces pianos et de capturer leurs identités. Ces bibliothèques de samples donneront une seconde vie aux pianos abandonnés et parfois difficilement accessibles, en donnant à des centaines de musiciens à travers le monde l’opportunité de les faire résonner.